Attention ! La température "subie" par une plante ou un animal ne sera pas la même ! c'est une question d'agitation moléculaire, d'échange énergétiques et de physiologie animale ou végétale !
Déjà la température nette, c'est l'agitation moléculaire de l'air. En gros les molécules d'air percutent à intervalles très régulier ta peau ou la cuticule de la feuille, et en fonction de cet impact, c'est soit la molécule d'air qui va te transférer de l'énergie (tu as chaud), soit toi qui va transférer de l'énergie à cette molécule (tu as froid).
C'est là que ça devient intéressant, car bien évidemment, chaque espèce a un optimum thermique pour l'ensemble de ses réactions physiologiques, et le chaud et le froid sont des notions très relatives. On peut dire qu'on ne ressent ni l'un ni l'autre quand l'impact des molécules d'air n'a aucune conséquence sur la physiologie des cellules de la peau, de l'épiderme foliaire, etc...
Donc pour un humain, homéotherme à 37°, la sensation de chaleur viendra au dessus de 26° (impacts moléculaires très énergétiques) et de froid en dessous de 21° (impacts moléculaires un peu moins énergétiques), grosso modo, et encore, ça change selon les individus et leur physiologie propre.
Pour une plante, comme pour un animal ectotherme, la température extérieure, les impacts moléculaires, influent directement sur la physiologie interne et profonde de la plante : les plantes sont donc théoriquement très sensibles aux variations de température, et ont développé de nombreuses adaptations évolutives pour pouvoir supporter une gamme de température beaucoup plus large que celles que peuvent supporter certains animaux homéothermes, comme la cuticule des feuilles par exemple, qui correspond à notre couche de graisse à nous, avec une bien meilleure efficacité !
Ces impacts moléculaires et ces transmissions directes d'énergie forment ce que l'on appelle la conduction thermique.
ATTENTION la ça se complique
Il faut savoir que les impacts moléculaires ne sont pas la seule façon de transférer de l'énergie, et donc de ressentir de la chaleur. Un autre mode est la transmission radiative, qui a une portée gigantesque, plusieurs million de kilomètres, alors que l'impact moléculaire a une portée de quelques micromètres. C'est pour cela qu'on cuit au soleil (qui n'est rien d'autre qu'une gigantesque plaque de radiateur, pour ce niveau là), ou qu'on sent la chaleur d'un feu même si on en est éloigné, et que l'on a plus frais sous un arbre ou dans une autre pièce. En fait, la conduction thermique nous donne la valeur de la température de l'air de la pièce, derrière un mur, ou du jardin, sous un porche de voiture; puis le soleil, le feu, le rayonnement thermique du radiateur, du four, d'un mur noir en basalte, etc, apporte la chaleur additionnelle.
La chaleur ressentie sera alors l'addition de la température de l'air ET de cette chaleur additionnelle. C'est pour ça que pour mesurer la température de l'air, on mesure sous abri normalisé, pour minimiser l'effet du rayonnement thermique.
Mais ce n'est pas tout ! Le rayonnement thermique peut se transformer en conduction thermique et donc en température réelle par agitation des molécules d'air, le vent peut entrainer beaucoup plus loin les molécules d'air surexcitée situées près de la peau et donc transférer beaucoup d'énergie depuis la peau vers l'air ambiant (refroidissement éolien), l'humidité peut rendre l'air plus conducteur thermiquement en ajoutant la vapeur d'eau aux gaz déjà présent, et donc augmenter le transfert d'énergie de l'air vers la peau lors des impacts (indice humidex), etc etc.... ça part très loin, dans des formules mathématiques très compliquées, mais qui permettent à tout ça d'obtenir la
température ressentie sous abris et au soleil, selon toutes ces variables.
Donc la température de l'air normalisée est une valeur approximative, où on essaye de minimiser l'effet des autres modes de transmission d'énergie au thermomètre, et la température ressentie prends en compte tous les modes de transmission et d'échange entre la peau et l'air. Cette température est normalisée
pour un être humain moyen.
Pour une plante, il faudra changer les valeurs dans les formules mathématiques. Et ce, pour chaque nouvelle espèce, en fonction de la résistance et l'épiderme, de la physiologie de l'organisme, etc etc....
Voilà, les fabricants d'aspirine vont faire fortune
Bonne soirée !