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FoolDans le cadre de ses recherches, Xavier Fettweis a réalisé des projections climatiques pour la ville de Liège. "D’ici à 2030, le climat de Liège sera semblable à celui du Mans. […] En 2070, ce sera comme à Angoulême et en 2100, on aura les mêmes températures qu’à Toulouse." Selon les projections du climatologue, d’ici à 2100, la température moyenne de la ville augmentera de 2,3 °C par rapport à celle de 2011 à 2022, pour passer de 11,4 °C à 13,7 °C.
COMMENT AMÉNAGER UN JARDIN ADAPTÉ AU CLIMAT?
par THIJS DEMEULEMEESTER
20 mars 2024 07:00
Extrait :
Quelles espèces végétales résistent le mieux au changement climatique? Et lesquelles vaut-il désormais mieux éviter de planter? Nous avons sollicité l'opinion de quatre experts.
1 | "Le chêne vert, un nouveau venu intéressant"
Quels sont vos "arbres adaptés au climat"? "Le néflier du Japon (Eriobotrya japonica), le chêne vert (Quercus ilex), l'arbre à soie (Albizia julibrissin), le Magnolia grandiflora, l'hibiscus et l'eucalyptus font désormais partie de notre vocabulaire créatif pour des projets réalisés en Belgique. Cela aurait été inimaginable il y a quinze ans."
https://www.lecho.be/sabato/architectur ... t/10534363
la suite dans l'articlecomment le réchauffement climatique fera de la Belgique une grande terre viticole
Extrait : Vin belge : une « immense transition » en vue
Si la Belgique est si prometteuse, c’est… grâce au réchauffement climatique. « Il y a notamment le fait que le pays aura des étés plus chauds, des hivers humides ce qui remplira les nappes et donc un moindre risque de pénurie d’eau », explique Sébastien Doutreloup, climatologue à l’ULiège qui étudie actuellement la question.
Ses simulations sur l’évolution future de la viticulture belge sont éloquentes. En suivant les scénarios les plus probables du GIEC, c’est-à-dire avec 3°C ou plus de réchauffement, il prédit que le vin belge, qui est aujourd’hui celui d’un climat froid, ressemblera à celui de la Bourgogne en 2050 et à celui des Côtes du Rhône ou encore du Languedoc en 2100. « Les vignerons devront passer d’un pays froid à une région méditerranéenne d’ici une ou deux générations. La transition est énorme.
Des cépages appelés à évoluer
Le revers de la médaille est que cette évolution du climat ça pourrait être trop rapide afin que les cépages utilisés en 2024 restent viables dans le futur. Pour savoir si ce sera le cas ou non, il existe une sorte de baromètre : l’indice de Huglin. A partir d’une cote de 1 500, il est possible de cultiver de la vigne. En moyenne, la Belgique se situe légèrement au-dessus de ce seuil. Le niveau était de 1 782 en 2020, 1 608 en 2019. Parfois c’est tout juste, comme en 2018 avec 1 504 et quand la météo n’est pas clémente, ça baisse, comme en 2021 avec 1 381.
Avec le réchauffement climatique, ce score va considérablement évoluer, avec des disparités selon les cépages. Selon les calculs de Sébastien Doutreloup, des cépages comme la Syrah, le Grenache et le Carignan verront leur indice Huglin bondir à 1 800-2 000 dans la seconde moitié du siècle, alors qu’ils sont aujourd’hui difficilement cultivés.
https://news.dayfr.com/local/3619002.html
Agriculture et climat : pour Serge Zaka, la Belgique doit diversifier ses cultures
11 octobre 202412 min read
La Belgique sera-t-elle bientôt plus réputée pour ses vignes et ses abricots que pour ses patates ? C’est possible, prédit l’agroclimatologue Serge Zaka, à condition d’anticiper les impacts du changement de climat sur l’agriculture. S’il va falloir s’habituer à des saisons soit trop humides, soit trop sèches, certaines cultures pourront bénéficier de la hausse des températures.
Quelles sont donc les cultures à privilégier en Belgique ?
Toutes les cultures d’hiver, notamment le blé, l’orge et le colza. Elles auront de l’eau, plus de douceur et l’augmentation du CO2 va favoriser leur photosynthèse. Le maraîchage d’hiver aussi : la carotte, la salade, le chou-fleur, le poireau… Il va être de plus en plus intéressant de les planter pendant la période froide. Pendant la période chaude, on pourra progressivement planter de plus en plus de tomates, d’aubergines, de courgettes… En fait, on va avoir un allongement de la période des légumes d’hiver et un allongement de la période des légumes d’été, avec une augmentation du rendement des cultures d’hiver mais une baisse de rendement pour les cultures d’été.
Donc ce sont surtout les cultures d’été qui vont souffrir. Lesquelles, par exemple ?
Les betteraves et les pommes de terre. On les sème au printemps et on les récolte à l’automne, donc elles vont être de plus en plus soumises à des stress thermiques et hydriques. Les stress hydriques, on peut les compenser par de l’irrigation mais, quand il fait plus de 35°, on ne peut pas empêcher les dégâts. Donc sur les grandes cultures d’été traditionnelles, en Belgique, le rendement aura tendance à diminuer de 20 à 30% d’ici 2050.
On entend souvent dire que la Belgique va devenir une terre de vignobles. Vous confirmez ?
Oui, la vigne pourra s’implanter très facilement en Belgique. On pourra aussi cultiver de nouvelles variétés de pommes et de poires et, surtout à partir de 2060, des abricots, des figues, des oliviers… Mais attention à ne pas anticiper trop tôt parce que les arbres ne bougent pas : on ne peut pas les changer chaque année !
On reviendra sur les effets les plus dramatiques du changement climatique dans d’autres pays. Pour en rester à la Belgique, cela signifie-t-il qu’il est temps de délaisser la spécialité locale : les patates ? On ne voit pas de mouvement en ce sens.
Pour l’instant, le système agricole belge reste relativement efficace. Mais que les Belges regardent ce qui se passe pour les pommes de terre et les betteraves en Centre-Val de Loire ! C’est ce qui les attend dans 10-15 ans : plus d’assèchement des sols, de maladies… Donc il va falloir apprendre à diversifier. Regardez aussi l’huile d’olive en Andalousie, la moutarde au Canada ou le cacao en Côte d’Ivoire ! Dans ces zones hyperspécialisées, des événements climatiques ont provoqué des baisses de rendement telles que les prix de ces produits ont explosé. En Belgique, s’il y a une sécheresse au début de l’été, on sait que la production de pommes de terre sera affectée, donc on ne peut plus tout miser sur cette culture.
Si la Belgique adapte son agriculture, fera-t-elle partie des pays bien lotis pour affronter le dérèglement climatique ?
Oui, la Belgique est plutôt favorisée puisqu’elle va pouvoir gagner des espèces. La diversification y sera possible. Elle se trouve au milieu d’un dégradé qui va de la Norvège jusqu’au Maroc. Plus on monte vers le Nord, plus les impacts seront positifs. Plus on descend vers le Maroc, plus l’agriculture va devenir impossible. À partir du centre de la France, on est déjà sur du négatif. Dans le sud de la France ou en Espagne, on parle de pertes de rendement moyennes de 40 à 50% pour les cultures d’été d’ici à 2050. Les problématiques d’eau y seront extrêmement importantes dès le milieu du printemps jusqu’à la fin de l’automne. À partir de l’Andalousie, on est sur un scénario de désertification, ce qui signifie que l’agriculture n’y sera plus possible après 2050.
Vous semblez présenter ces scénarios comme certains. Mais est-ce le cas ? Un événement comme l’arrêt du Gulf Stream (un courant océanique) pourrait-il chambouler les prédictions ?
Pour la Belgique, le niveau de certitude des scénarios concernant les températures est fort. Concernant les précipitations, le niveau de certitude est modéré parce que celles-ci sont plus difficiles à modéliser. Mais c’est vrai qu’il y a des incertitudes sur les conséquences du changement climatique à grande échelle, en particulier par rapport au Gulf Stream. Je tiens à signaler que, malgré tous les effets d’annonce dans les médias, il n’y a pas encore de consensus scientifique sur son évolution. Si les effets ricochet du changement climatique continuent, on ne peut pas exclure le ralentissement, voire l’arrêt du Gulf Stream, ce qui accentuerait la fraîcheur des hivers et la chaleur des étés en Belgique. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Pour les cinquante prochaines années, je ne conseille pas aux agriculteur·ices de se projeter dans ce scénario. Il y a trop d’incertitude.
https://tchak.be/index.php/2024/10/11/a ... -cultures/
Climat : les vagues de froid sont "amenées à disparaître" d'ici la fin du siècle, selon une étude de Météo-France et de l'Institut Pierre-Simon Laplace
"Les vagues de froid les plus intenses (...) sont en train de disparaître ou bien ont déjà disparu en raison du changement climatique d’origine humaine", observe le climatologue Aurélien Ribes, qui a co-piloté cette étude parue mercredi.
Les vagues de froid observées ces dernières années à travers le monde "sont amenées à disparaître" sous l'effet du changement climatique, selon une étude parue mercredi 12 février dans le Bulletin of the American Meteorological Society (BAMS)(Nouvelle fenêtre) et menée conjointement par des chercheurs de Météo-France et de l'Institut Pierre-Simon Laplace. "Les vagues de froid les plus remarquables observées ces dernières années à travers le monde ne se reproduiront probablement pas au cours du XXIe siècle, en raison du changement climatique", écrit Météo-France dans un communiqué de présentation de l'étude, mercredi.
Pour mener à bien cette étude scientifique, trois chercheurs de Météo-France/CNRS et un chercheur de l'Institut spécialisé Pierre-Simon Laplace ont réalisé une analyse statistique de la probabilité que des vagues de froid extrêmes telles que celles survenues lors des dernières décennies, par exemple en 2012 sur l’Europe de l’Ouest, se reproduisent au cours du XXIe siècle.
Des vagues de chaleur plus intenses
"La probabilité de revivre une vague de froid telle que celle de 2012 est désormais tellement faible que cet événement a peu de chances de se reproduire au XXIe siècle", écrit Météo-France. L’étude estime qu’il y a "près de 9 chances sur 10 qu’un événement météorologique aussi froid ne survienne pas à nouveau d’ici 2100". "Les résultats de nos recherches suggèrent que les vagues de froid les plus intenses (...) sont en train de disparaître ou bien ont déjà disparu en raison du changement climatique d’origine humaine", explique le climatologue Aurélien Ribes, qui a piloté cette étude du côté de Météo-France.
"La disparition des vagues de froid affecte (...) les écosystèmes naturels, le froid hivernal jouant comme un facteur protecteur pour le développement de certaines espèces", ajoute Météo-France. "La diminution de l’intensité des vagues de froid est à mettre en parallèle avec l’évolution des vagues de chaleur, qui deviennent plus intenses et plus fréquentes sous l’effet du réchauffement climatique", termine l'institut.
https://www.francetvinfo.fr/environneme ... 70574.html