BLACHERE Eric a écrit :Chez moi les minimas sont incroyablement constant 2 fois par an -6° en général, un hiver à -5° tout les 3 ans environ, et quand il fait très froid en France je n'ai que -6° mon mini habituelle. En 2004/2005, hiver froid j'ai eu un -6° et deux -7° consécutifs. Pour cette vague de froid cette année, qui a été quand même quoi que l'on dise forte j'ai eu deux fois -8° (dont un -8,4° exactement), deux ou trois fois -7° et une fois -6°. Donc finalement plus froid qu'habituellement mais pas énormément plus je trouve

.
Bizarre tout de même cette constante

, c'est pareil chez vous, j'ai l'impression que d'après ce que je lis sur le forum certain ont des variations bien plus importantes d'une année à l'autre.
Bonsoir Eric,
Le point que tu soulèves est très intéressant et concerne l'homogénéité ou non des températures relevées d'une année sur l'autre. On touche donc à ce que l'on appelle en statistique, la dispersion, que l'on peut évaluer par l'écart-type (en fait, l'écart-moyen autour de la moyenne d'une série de données). Plus un écart-type est faible, plus la lecture de ta moyenne est fiable. Exemple : sur une durée de 10 ans, considérons que ton indicateur USDA (ie la moyenne des mini absolus des 10 hivers) est de -6°.
Dans un cas extrème mais peu réaliste, si les 10 mini absolus relevés sont de -6° tous les ans, l'écart-type est alors de 0° et ce veut dire que tu es certain d'avoir exactement -6° tous les hivers dans ton jardin. La fiabilité est alors parfaite.
Dans un cas extrème à l'inverse, si tu relève 5 hivers à -2° et 5 hivers à -10°, la moyenne restant à -6°, ton écart-type est alors de 4°, ce qui est très mauvais en terme de fiabilité. Dans ce cas, il est alors quasi impossible de prédire quoi que ce soit en terme de mini absolu dans ton jardin. La gestion des plantes s'y trouvant devenant alors très aléatoire sauf à ne planter que des plantes rustiques sous -10°.
Prenons 2 exemples concrèts sur les 11 derniers hivers avec la station de Montélimar (proche de chez toi) et la station de Paris-Montsouris (pour faire plaisir à Métamorphose

). Ces 2 stations sont en zone 9a et présentent respectivement des indicateurs USDA de -5,82° et de -5,36°. Sur la base de ces chiffres, on peut dire que Paris présente un léger avantage. Toutefois, l'écart-type de Paris est de 2,09° alors que celui de Montélimar est de 1,62°. Cela veut dire que même si Paris présente un meilleur indicateur USDA, la dispersion (le risque en quelque sorte) autour de cet indicateur est plus important qu'à Montélimar.
Ces calculs sont à rapprocher des observations suivantes :
- le record de froid de Paris sur les 11 dernières années est de -8,9° alors que celui de Montélimar est de -8,1° ; Paris à aussi connu un pic à -8,5° cette année,
- le zonage USDA "assuré" de Paris est du 9a (73%), meilleur que celui de Montélimar en 9a (64%) ie 73% de probabilité que le mini absolu de l'hiver parisien soit au moins de niveau 9a (>= -6,7°),
- le zonage USDA "ventilé" de Paris est du 9a (27% 8b - 27% 9a - 45% 9b) et celui de Montélimar est de 9a (36% 8b - 45% 9a - 18% 9b).
Conclusion : les 2 stations, en zone USDA 9a, présentent des niveaux de risque différents. Paris présente d'ailleurs une typologie très particulière car presque un hiver sur deux (45%) est de niveau 9b mais lorsque les hivers sont froids, alors les minima peuvent descendre plus bas qu'à Montélimar. En terme de pure assurance du risque de dispersion, Montélimar est mieux placé que Paris, car plus prévisible.
Plus généralement, j'observe que les stations suivantes présentent des écart-types très bons voire excellents :
- Saint-Nazaire : 1,30°
- Istres : 1,29°
- Nice : 1,27°
- Brest : 1,27°
- Ouessant : 1,21°
- Perpignan : 1,21°
- Toulon : 1,20°
- Cap Ferret : 1,20°
- Hyères : 1,19°
- Lorient : 1,11°
- Ajaccio : 1,07°
- Cannes : 1,06°
- Figari : 0,66° !!!!!!
Les relevées de la station de Figari sont remarquables de constance. En 11 ans, les minimas absolus ont varié de -5,9° à -3,6° soit seulement 2,3° d'amplitude ce qui révèle une étonnant stabilité et une excellente prédictibilité concernant les capacités d'acclimatation de cette zone qui est en 9a (100%) avec un indicateur à -5,07°. Par comparaison, l'indicateur de la Pointe de Chemoulin, station en 9a (100%) à 1,3 km de chez moi est meilleur avec -4,53° mais avec un écart-type de 1,5° et donc un risque de déviance vs la moyenne plus fort, et donc de pic de froid plus marqué.
Crimson44