gregory a écrit :Bienvenue HQE, pourrais tu nous indiquer la façon de construire un mur végétal ?
Si c'est pour faire comme Patrick Blanc, je dois vous décevoir, il a déposé un brevet!
Cependant, le principe général n'est pas si compliqué. On prend une surface de feutre imputrescible (d'origine minérale), de quelques millimètres d'épaisseur, dans laquelle on ménage ou "coud" quelques poches. Dans les poches, on place un peu de terreau ainsi qu'une jeune plante généralement sélectionnée pour sa faculté de pousser occasionnellement en épiphyte ou lithophyte.
Ensuite, ça se complique un peu. Pour que le feutre demeure humide, on en plonge la base dans une source d'eau permanente, qui remonte plus ou moins par capillarité (il y a donc une décantation au fil de la remontée: on réserve les espèces "sêches" pour le haut). Mais le fin du fin, ce sont des tuyaux qui courent dans le feutre et qui arrosent goutte à goutte les poches de terreau. Ces tuyaux "hydroponiques" sont nécessaires afin de distribuer des nutriments aux plantes, ou sinon il faudra se contenter d'une croissance très lente, et d'un choix d'espèces plus réduit.
En fin de compte, le procédé coûte assez cher (+ de 1000 euros le mà‚², et c'est un minimum), même si Patrick cherche à le démocratiser et à en faciliter l'entretien. On tâtonne, mais je peux vous dire qu'on progresse aussi (après tout, le procédé n'a été inventé qu'en 1994, à l'occasion du festival des jardins de Chaumont sur Loire). Le but, c'est d'arriver à proposer des murs végétaux "démocratiques", adaptables à la plupart des murs pignons parisiens sans forcément décupler les impôts locaux...
Pour le reste, si tu veux admirer les oeuvres du Maître, puis-je te recommander ce site:
http://www.murvegetalpatrickblanc.com/
Ah oui, j'oubliais. Il faut aussi que l'air puisse circuler entre le véritable mur et la surface irriguée par le feutre, ou sinon, tu vas faire pourrir les deux. Par pourrir, je veux dire qu'en plus de problèmes de vieillissement du support (fut-il mur de pierre ou de béton), ton mur risque d'être colonisé par des indésirables risquant d'étouffer les plantes que tu auras sélectionné avec tout l'amour et les soins qu'on imagine.
Pour ce faire, Patrick utilise un cadre soit en métal, soit en plastique, qu'il se contente d'agrafer sur la surface porteuse. Et là encore, il y a quelques petits secrets techniques...