À la recherche d’une recette de substrat pour des espèces un peu délicates (culture en intérieur) bien drainante et sans trop de prise de tête, je teste depuis cet été sur des plantules et des semis perso un mélange 2/3 écorces de pin 0 - 10 mm + 1/3 Seramis + un chouilla de terreau. Le Seramis, ce sont des granulés d’argile cuite qui retiennent et délivrent l’eau, un peu comme la perlite.
Un membre du forum Palmtalk, Pal Meir, a créé et testé ce mélange (lui c’est sans terreau du tout) depuis de nombreuses années. Vous trouverez plus d’infos là-bas.
Testé en rempotage racines nues sur des plantules de :
Chamaedorea hooperiana et microspadix, dypsis baronii black stem et pour lytocarium weddelanium uniquement la recette sans terreau
Testé en boutlait pour transplanter des semis perso obtenus avec la méthode baggy classique coco + perlite : euterpe edulis orange crownshaft, dypsis baronii black stem.
Testé en substrat de complément (j’enlève le maximum de substrat original en conservant la motte et je le remplace par 2/3 écorces de pin 0 - 10 mm + 1/3 Seramis + un chouilla de terreau ) sur licuala spinosa et peltata var. sumawongi, arenga engleri, hyophorbe vershafeltii, livistona saribus, archontophoenix cunninghamiana
Test d’un mélange hyper drainant 45% Seramis + 45 % billes de billes d’argiles brisées + 10% de terreau sur Pseudophoenix sargentii.
Mon retour d’expérience est très positif :
A part pour l'archonto pour lequel il est un peu trop drainant, ce substrat permet de limiter les erreurs de sur-arrosages, de pointes sèches et de croissance ralentie après le rempotage que je rencontrais avec le mélange sable / terre / terreau. Je précise que j’utilise du palmbooster après le rempotage. Sur 4 semis, aucun échec de transplantation à déplorer. La croissance de toutes les espèces est satisfaisante.
Une fois passée la barrière psychologique du « Mais comment ça va pousser sans terre ? », et que j’ai constaté que ça marche, je l’ai adopté. Je dirais même que c’est ça qui m’a donné envie d’essayer la germination pour tenter des espèces un peu plus délicates (en passant, merci Isagave pour ton reportage) Avant, j’étais à peu près sur que ça finirait par mourir.
Je vais le tester sur cyrtostachys renda et pinanga coronata qui ont commencé à germer.
Je pense que les échecs ou les difficultés de culture en intérieur face à des espèces franchement exotiques que j’ai pu lire ça et là ont été attribuées à tort à une atmosphère trop sèche et étaient plutôt causées par un substrat pas adapté. J’espère vous confirmer ça d’ici quelques années. En tout cas mes plantules ont passé l’hiver dans une pièce à 25°, chauffage à fond. Je ne pulvérise jamais et je n’ai pas de problèmes de pointes sèches
Les plus du seramis
Conserve ses qualités de rétention et de délivrance de l’eau dans le temps au fil des ans. Il est donc recyclable et réutilisable
Change de couleur quand il est complètement sec
Les moins du seramis:
Pas vendu en France, il faut l’acheter sur le amazon allemand (amazon.de)
Le prix : 25€ pour 15 litres, livraison comprise (mais c’est recyclable et on ne l’utilise pas pur)
Les plus du mélange seramis + écorces de pin
Le mélange est très léger, draine super bien et surtout crée plein de petites poches d’air qui laissent respirer les racines, même quand il est mouillé, contrairement à un mélange à base de terreau.
Très joli
Zero mauvaises herbes
Substrat plus acide grâce au pin
Un mélange qui ne se rétracte pas quand il sèche et pas de problèmes de réhydratation quand il est très sec.
Les moins du mélange seramis + écorces de pin
Nécessite des arrosages fréquents (mini 2/3 fois par semaine pour des pots de 1l)
Pal Meir recommande des écorces de pin de calibre 2-8 mm introuvables et et les seules que j’ai trouvées c’est chez TruffXXXX , calibre 0 - 10 mm. Suffit de couper en 2 les écorces les + grosses.
Je vous ferai des photos au printemps, quand tout sera sur mon balcon !
A+
