Bien chers doux-dingues, voici donc comme promis l'histoire de la Quête de l'Emplacement Idéal pour ma douce et belle Clara
En fait, pour être tout à fait honnête, le titre devrait s'intituler: La Quête d'un Emplacement possible
ET réaliste
Avant de me munir de mon mon bâton de pélerin, j'ai passé un certain nombre de nuits blanches à gamberger sur le meilleur emplacement possible pour Clara.
Il allait de soi qu'elle devait bénéficier d'un ensoleillement optimal, d'un substrat bien drainant et d'une situation relativement abritée du mistral, quand bien même dans la littérature "spécialisée" elle est donnée comme plutôt assez résistante au vent.
D'emblée, 2 emplacements idoines s'offraient à moi. Un coin près de la maison des voisins, plein sud, super bien abrité du vent et bénéficiant de la réverbération de deux murs à angle droit et l'emplacement en bout de piscine qui bénéficie du premier rayon de soleil du matin et du dernier rayon du crépuscule.
Mais, car il y a toujours un mais, les deux emplacements sont occupés. Le premier par un hideux cyprès hirsute, planté là par ma chère soeur il y a de nombreuses années déjà.
L'abattre équivaudrait à un suicide, la vindicte familiale me ferait lyncher, dans l'hypothèse la plus soft.
Reste le bout de la piscine, emplacement de premier ordre, visible des 4 coins cardinaux. La couleur de Clara s'harmoniserait si bien avec le liner de la piscine...
BEUARK!!! En plus, comme déjà évoqué, la place est occupée par mon premier amour, le premier palmier planté dans la propriété, j'ai nommé le Trithrinax campestris. ( voir mon avatar )
Ok, Ok, le Tritri ne peux rivaliser avec la beauté et la prestance de Clara, mais j'ai encore et toujours des scrupules à déplacer un végétal installé depuis bientôt 10 ans, sans compter sur le fait qu'il va m'être impossible de remonter Clara jusqu'à cet endroit. Et quand bien même, que ferais-je du Tritri ensuite???
Le problème reste donc entier. Je n'y couperais donc pas, je dois partir en quête.
Ceux qui ont suivi "mon" jardin depuis le début savent que le terrain est, comment dire cela poliment, quelque peu... difficile!!!
Mais, la saison s'avançant je ne peux remettre la plantation à plus tard. ( Procrastiner est une de mes nombreuses qualités

) Alors, muni de ma baguette "magique", à savoir une barre à mine d'une bonne dizaine de kilos, je pars sonder... Seuls ceux qui en piochant leur terrain pour creuser un trou et qui sont tombés sur une grosse pierre(31) peuvent comprendre les secousses ressenties lorsqu'on essaie de planter la barre à mine dans de la roche dure, tellement dure...

Une fois de +, il faut avoir vu les dessins animés de Tex Avery pour s'imaginer le calvaire vibratoire que cela représente. Esprits tordus, merci de passer votre chemin.

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Que de fois le tintement métallique caractéristique de l'acier rencontrant la roche dure n'a-t'il retentit ces jours-là? A chaque fois les vibrations de l'outil se propagent dans mon bras et augmentent mon désespoir de trouver un endroit. J'en viens presque à espérer que ces vibrations atteignent enfin mon insignifiant cerveau pour me prémunir de réitérer cette folie dans laquelle j'ai, comme d'habitude, plongé la tête la première sans au préalable analyser les conséquences que cela allait forcément avoir.
Après deux jours de recherches, je suis exténué, brisé par le sondage du terrain, une tendinite s'invitant même dans mon bras gauche, signal que mon corps à aussi ses limites. Maman n'a plus de colère contre moi, elle ne comprends simplement plus la folie qui m'habite. Je me réfugie contre le pot de Clara, à l'ombre de ses magnifiques palmes cliquetant légèrement dans la brise du soir. Je lui fait part de mon désespoir, de la colère que j'éprouve vis-à-vis de mon impulsivité, de ma honte à la laisser ainsi dans ce pot, incapable de me résoudre à la planter à l'endroit où elle est posée depuis que nous l'avons descendue du camion. Je ne peux ni ne veux me résoudre à cette solution de facilité.
On m'appelle pour le souper, je n'ai pas faim, mais je me résous à répondre à l'appel. Afin de ne pas être désagréable lors du repas, je saisis la barre à mine et pour évacuer toutes mes frustrations, de toutes mes forces restantes, je la lance le plus loin possible. KLONG fait-elle lorsqu'elle atterri. KLONG?
KLONG? KLONG???? Ces derniers jours, je n'ai entendu que des kliiiiings, pas de klong! Une sensation bizarre m'étreins lorsque je monte voir ce qui a occasionné ce klong. Je vois la barre à mine FICHÉE EN "TERRE" à l'endroit où elle a atterri! (
Parfaitement authentique )
J'ai plus faim, j'ai plus mal, j'ai le coeur qui cogne comme un fou dans ma poitrine et tel Lancelot arrachant Excalibur à la roche, je retire l'outil de sa gangue de pierre pour la replanter illico de toute mes forces.
Ce que je n'osais plus espérer, un miracle, s'est finalement produit. De la roche friable. Le Hasard, la Providence, Clara m'ont guidés.

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Incrédule, je commence l'excavation tout en sachant pertinemment que ma joie pourrait être de courte durée. Je n'ai réussi à enfoncer la barre que de + ou - 50 cm. alors que rien que le pot de Clara mesure 70 cm. de haut.

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Bien entendu, au bout d'une heure de travaux déjà, les premières complications apparaissent. Mais je ne me laisserais pas décourager pour si peu. Je suis têtu et croyez bien que ce n'est que le prénom.
Plus j'avance, moins j'y crois, mais voir Clara souffrir dans son pot décuple mes forces et j'en viens à me persuader qu'aucun obstacle n'est de taille à me résister. Quelle vanité...

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Je souffre mille maux et ça continue pendant des jours et des jours, Cayenne en comparaison devait être le Club Med.

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Après 2 heures de travail acharné.

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Une journée de travail = un trou de 40 cm. de profondeur et un Ø de 80 cm.
