Je suis actuellement en Corse du sud, non loin de Porto-Vecchio, j'ai été faire un tour du côté de Santa Giulia, la plage où le charançon à été vu pour la première fois sur l'île en 2006, et bien c'est une désolation!
Le parking de la plage qui comprend en tout une 30taine de Phoenix canariensis de toute taille est séverement touché, et beaucoup de palmiers sont dans un êtat critiques laissés à l'abandon, d'autre carrément arrachés..
Dans toute la région beaucoup d'autre Phoenix sont attaqués, quelque uns sont traités, d'autres attendent.. Il y en à même un énorme qui était magnifique l'année dernière, il gît aujourd'hui tronçonné et couché en l'état dans le maquis..
(Pour la propagation c'est vraiment intelligent..)
Je me demandais, le Charançon à une nette préférence pour le Phoenix Canariensis, mais bon à ce rythme il n'y en aura bientôt plus sur l'île.....
Alors va t-il se mettre à attaquer les Washingtonia et les Butia ? Qui eux (jusqu'à maintenant) garde la forme ???
J'ai eu recemment connaissance d'un washingtonia détruit par le CRP à Toulon dans un jardin privé.
Je reviens également sur ce post pour informer de la publication prochaine d'un article sur le CRP dans "La Gazette des jardins" du mois de juillet. Si vous êtes dans une zone ou le CRP sévit ou risque de sévir je souhaite alors qu'il vous soit utile.
Je remercie Civodulbx pour avoir remis la pétition "SAUVONS LES PALMIERS" au gout du jour.
Bonjour
Il est extraordinaire de constater combien le sujet de l’endothérapie est devenu polémique, donnant lieu à des prises de position dogmatiques qui ignorent complètement les recherches et les résultats acquis depuis des dizaines d’années années. Chez les palmiers, l’endothérapie est pratiquée à grande échelle depuis plus de 50 ans. Le recours à cette technique ne se produit cependant que dans un certain nombre de cas bien spécifiques (éradication d’un nouvel organisme nuisible, pullulation d’un ravageur, absence d’autres techniques de lutte). Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas efficace ou dangereuse que l’endothérapie reste employée de manière exceptionnelle, c’est parce qu’elle est relativement coûteuse. Par ailleurs, comme toute technique, elle doit être utilisée en respectant des protocoles pour être efficace et ne pas entraîner de conséquences négatives. C’est exactement comme pour la taille.
Il y a en France, comme en Italie et en Espagne, un petit groupe de soit disant experts des palmiers qui, depuis l’explosion du CRP, fait campagne contre l’endothérapie en utilisant toute sorte d’arguments contredits par les connaissances scientifiques et les pratiques accumulées depuis de nombreuses années. Ce sont des intégristes de la non intervention sur palmiers ; ils sont très actifs et véhiculent un certain nombre d’idées tout à fait fausses :
- les palmiers ne peuvent soigner leurs plaies, il ne faut donc pas tailler les palmes vertes et encore moins faire des trous dans les palmiers pour injecter des produits. Shigo le père du CODIT avait déjà placé, il y a trente ans, l’affirmation que les palmiers ne pouvaient soigner leurs plaies parmi les 100 mythes dont il relevait l’absurdité. La famille des palmiers n’existerait pas si ces plantes ne disposaient pas de mécanismes pour soigner leurs plaies (un CODIT très simplifié mais très efficace). Toutes les personnes qui connaissent les palmiers et ne sont pas aveuglées par des a priori idéologiques (ou une envie protagoniste exacerbée) ont pu observer combien les palmiers étaient capables de résister à des blessures, même très lourdes. Nos travaux depuis 10 ans nous ont permis d’établir que les palmiers ont des capacités de soigner leurs blessures supérieures aux arbres, contrairement à ce qui est si souvent dit, répété…et publié.
- les produits injectés ou perfusés ne circulent pas ou pas bien dans les stipes des palmiers. Cette affirmation est contredite par l’expérience (les planteurs indonésiens ou malaisiens ou même plus récemment les propriétaires de palmiers en Floride auraient abandonné depuis longtemps cette technique relativement coûteuse et compliquée si elle n’était pas très efficace) et par la plupart des résultats de recherche publiés ces dernières années. Quelques articles ont conclu à des résultats négatifs que se sont empressés de diffuser nos intégristes de la non intervention sans tenir compte de la méthode et des produits expérimentés. Or, Il est bien connu chez les palmiers comme chez les arbres qu’il faut choisir avec soin le produit à injecter et la méthode d'injection.
Pour conclure, le gros intérêt de l’endothérapie dans la lutte contre le CRP est que celle-ci se déroule en milieu urbain et dans ce contexte cette technique présente d’incomparables avantages en matière sanitaire et environnemental et au niveau pratique. Mais, il est clair que le recours à cette technique ne peut que se concevoir dans le cadre d’une stratégie intégrée (en couplant avec d’autres procédures – mobilisation, détection, assainissement - et techniques) et dans un projet d’éradication rapide. J'insiste sur la rapidité: tout projet d’éradication sur le long terme est voué à l’échec en raison du coût et de la difficulté à maintenir des procédures et des traitements plus de quelques années dans un contexte urbain avec une grande dispersion d’acteurs. Si une telle stratégie qui implique une mobilisation collective (avec une administration décidée à faire appliquer les réglements pour contraindre les propriétaires de palmiers négligents ou récalcitrants) est adoptée, l'éradication (nous l'avons demontré sur quelques sites) peut être obtenue en deux ou trois ans. Si elle n'est pas adoptée, tous les efforts engagés et toutes les techniques imaginables (y compris l'endothérapie) sont à terme voués à l'échec...sauf, peut-être, pour les propriétaires disposant d'importants moyens financiers.
La stratégie et les techniques à adopter contre le CRP ou Paysandisia (et d’autres organismes nuisibles encore plus dangereux nous pendent au nez étant donné que les autorités phytosanitaires n’ont pas encore pris les mesures nécessaires pour que ne se reproduisent pas les mêmes erreurs que celles à l’origine de l’introduction de ces deux ravageurs) devraient être élargies à d’autres menaces très graves qui pèsent sur plusieurs autres espèces d’arbres ornementaux en France (Orme, Platane, Marronnier). Malheureusement, on observe contre ces menaces la même absence de stratégie cohérente (intégrée) et, là aussi, un rejet de l’endothérapie par les autorités phytosanitaires françaises. Elles ont une lourde responsabilité dans cette situation en faisant reposer leur position de rejet sur l’avis d’un seul expert dont l’expérience sur cette technique est limitée et grandement obsolète. A la demande de ces autorités, j’ai fourni une grosse étude faisant le point sur l’endothérapie. J’ai le sentiment que celle-ci avec la pression de certaines municipalités et particuliers, des professionnels et de quelques politiques est en train de faire évoluer favorablement ce dossier.
Mais, il nous faut maintenir la pression et clouer le bec aux fondamentalistes activistes de la non intervention en diffusant des informations techniques et scientifiques qui démontent leur propagande.
Bien amicalement.
Michel
je croyais que le charançon n'existait pas sur la côte atlantique mais sur le forum de l'eps un portugais vient de dire que beaucoup de canariensis étaient atteints ou mourants à Porto (nord du portugal)
Du pays terrien du terroir toulousain adepte (hélas) de la trachycarpuseraie
Je crois qu’il est urgent de fusionner les trois forums CRP, lutte contre le CRP et attaque CRP (je découvre à l’instant l’existence de ce dernier forum) car très souvent, comme dans le cas du dernier message de Vivi, apparaissent dans l’un des trois forums des questions auxquelles il a déjà été répondu dans un autre. Qu’en pensez-vous ? Si vous êtes d’accord avec moi, merci de le faire savoir pour que Isa établisse la fusion si cela est possible sans perdre tous les messages déjà échangés.
Bonne année à tous
Bien amicalement
Michel
PS pour Vivi : Dommage que je ne te découvre qu’aujourd’hui. Je viens de passer quatre jours en Croatie où j’ai constaté l’importance du nombre de palmiers des Canaries dont beaucoup constituent de magnifiques spécimens. Vois-tu un moyen d’intervenir en Slovénie pour éradiquer le plus vite possible les foyers existants et pour éviter que le ravageur ne passe en Croatie. Plus préoccupant, j’ai observé en Croatie la plantation de nouveaux Phoenix canariensis. S’ils viennent d’ailleurs, le risque d’introduction du CRP est énorme et il faut faire pression pour interdire ces importations à risque qui même si elles bénéficient de tous les certificats phyto possibles ne présentent en réalité aucune garantie phyto.
Si le protocole que nous avons mis au point est autorisé, le coût des traitements préventifs ne dépassera pas quelques euros par palmier et par an. Ce coût ainsi que la facilité et la sécurité d'emploi de la méthode permettent d'espérer que le volet préventif de la stratégie intégrée soit mise en oeuvre rapidement et de manière massive sur tous les palmiers des zones infestées. Vu l'importance qu'a pris l'extension du CRP avec quatre années perdu à se battre non contre le ravageur mais contre une administration dans l'erreur sur de nombreux aspects relatifs à la biologie du ravageur et des palmiers, il n'est plus envisageable de gagner la bataille en intervenant au coup par coup. L'objectif maintenant doit être d'obtenir d'ici la fin de l'année que le CRP regresse fortement au lieu de croître exponentiellement. Pour y arriver, une action collective coordonnée par les Mairies (il va falloir les bouger) est indispensable. C'est cette organisation coordonnée pour couvrir l'ensemble des zones infestées, sans laisser de trous ou en en laissant de moins en moins qui implique à mon avis une mise en oeuvre sous contrat à des professionnels avec une supervison étroite non seulement par les organismes compétents mais aussi par les CILs et les particuliers eux-mêmes. Il va falloir maintenir la pression et exiger des informations à jour sur la mise en oeuvre des plans d'éradication.
Amicalement
Michel
PS: En tant que référent INRA sur le CRP, je tiens à préciser que les informations qui apparaissent sur le site INRA de Montpellier sont pour certaines complètement dépassées. Il devrait être mis à jour.
VIALLEJOEL a écrit :Oui Michel, tout à fait d'accord pour fusionner les trois forums... l'efficacité doit prévaloir !
Joël
Pareil ca serai plus facile a suivre pour tout le monde
Peut etre meme ouvrir une rubrique de plus dans l'index du forum pour que se soit plus facile a trouver pour les personnes connaissant mal le forum et qui sont a la recherche d'informations...