J'ai un témoignage à apporter, qui peut peut-être intéresser certains.
Ma passion pour les palmiers a une petite dizaine d'années, et elle a été en constante évolution.
Il est vrai que depuis 2 ans, je la vis "différemment".
Étant méditerranéen d'origine, et vivant à Paris depuis toujours, j'ai toujours en tête les Phoenix et Washingtonia que je cotoit depuis l'enfance pendant les vacances.
Depuis une petite dizaine d'années, je ne compte plus les essais que j'ai fait, les palmiers bien sur, mais aussi tout un tas d'autres plantes (comme la plupart des Fous) puisque la passion des palmiers m'a amené à m'intéresser d'abord aux xérophytes (cactus, agavacées), puis exotiques diverses comme les cycadales, les agrumes, les fruitiers peu communs etc.
Au début, j'ai beaucoup lu, appris, surfé sur le Web, échangé avec passionnés et professionnels des plantes pour savoir "quoi planter" exactement. Comme beaucoup, j'ai pensé que puisque ma jardinerie vend des Phoenix canariensis, ça tient forcément chez moi. Grossière erreur.
Alors j'ai tâtonné, j'ai commencé comme tout le monde avec une Trachycarpus fortunei de jardinerie, qui n'a pas tenu bien longtemps malheureusement (laissé en pot l'hiver).
Je suis ensuite passé au Washingtonia filifera pur, que j'ai essayé ici, en RP, sans protection. Même résultat... Mort.
La passion dévorante m'a fait planter à outrance, essayer puis réessayer, semer des graines de palmiers au point d'encombrer mon espace de vie de Boutlait (dédicace à Isa

)
Le résultat? Beaucoup de désillusion. J'ai perdu un nombre astronomique de palmier, gros et petits, tant la culture du palmier est difficile sur le long terme dans un climat tempéré froid comme celui de l'Ile-de-France.
Pour lister un peu les pertes: T. fortunei (pas de bol), T. martianus, T. princeps bleu, Washingtonia filifera, Parajubaea sunkha, de nombreux Butia capitata, Butia eriospatha, Sabal minor (pas de bol je pense, manque d'arrosage), Sabal X Riverside, Sabal sp. Tamaulipas, Syagrus Santa Catarina, Butiagrus eriospatha X Santa Catarina, X Bujubaea, Archontophoenix 'Illawara' (protégé), Serenoa repens bleu et vert, Brahea armata (il m'en reste un, qui fait la tête), Brahea sp. super Silver, Guihaia argyrata, et cet hiver, plusieurs Jubaea chilensis dont certains étaient en terre depuis plus de 4 ans. Et j'en oublie certainement.
On pourrait parler d'hécatombe.
Franchement, ça fait quand même mal au coeur. Se dire que les plantes n'ont pas survécu, que tous les efforts mis en oeuvre, et le cout financier qui en découle.
Il arrive qu'on garde un palmier 3,4,5 ans, et un beau jour, si l'hiver est trop long ou trop intense, on le perd. Parfois je me dis que mon jardin serait le paradis si je n'avais pas perdu autant de plantes.
Les aspects positifs? il me reste toujours une base solide de palmiers qui sont installés, je pense pour longtemps: un vieux Sabal palmetto, Sabal minor, Sabal minor Louisiana, Sabal X texensis, des Chamadorea radicalis, des Trachycarpus wagnerianus, takil, fortunei, princeps vert, geminisectus, oreophilus, ainsi qu'un vieux Butia eriospatha qui tient le bon bout.
Alors voilà, la passion a changé, forcément, par les barrières que mon climat m'impose.
Je pense que nous sommes nombreux à avoir des excès d'optimisme sur l'acclimatation de palmiers, et pas que dans le Nord de la France. C'est finalement "là" que nous sommes les plus fous.
Aujourd'hui, j'ai fait un trait sur tout un tas d'espèces qui me fascinent, dont j'aurais apprécié la présence au jardin. Je mon contente de garder certains palmiers que j'adore en pots, ce qui m'oblige à les rentrer l'hiver (Wodyetia, X Butiagrus, Caryota himalaya etc.) Mais secrètement, je rêve toujours d'avoir une foret luxuriante constituée de palmiers hors du commun.
Tout cela m'a amené à me focaliser sur d'autres familles, qui me passionnent tout autant, et dont la culture est plus aisée dans ma région, comme les agavacées (Yucca, agave, Dasylirion etc.) et aussi les agrumes. J'investis désormais plus volontiers dans un Yucca adulte plutôt que dans un gros palmier. L'expérience m'en ayant laissé un gout amer...
Bref, je pense qu'il est temps pour moi d'aller m'installer dans une région méditerranéenne... En France ou à l'étranger. Pour planter plus de choses!
Bientôt peut-être...
Et vous? Ou en êtes-vous?